Le père Johannes vient d’être nommé nouveau prêtre de la paroisse St Nicholas- St William à Los Altos en Californie. En provenance d’Allemagne, il s’agit d’un prêtre francophone qui servira la communauté catholique francophone de la Silicon Valley.
Nous lui avons demandé de partager ses impressions avant son arrivée.
PORTRAIT
Le parcours humain et spirituel de Père Johannes
Père Johannes Busch, 36 ans, a grandi dans le sud-ouest de l'Allemagne, à proximité de la frontière française, avec ses parents et ses deux frères du même âge que lui car il fait partie d’une fratrie de triplés.
La théologie a toujours eu une place importante dans sa famille (sa mère est théologienne) et dans son éducation scolaire, la théologie étant une matière obligatoire à l’école en Allemagne. Dans son enfance, Père Johannes a eu un lien privilégié avec la France et le français.
Après le lycée, il a fait le choix de passer une année au Québec où il a travaillé dans une école, expérience qui lui a donné l’envie de devenir enseignant. Il décide alors d’étudier la pédagogie, la théologie et l’anglais à l’université.
Pendant ses études universitaires, il fait la rencontre de séminaristes et d’un prêtre d'Afrique du Sud avec qui il a pu cheminer sur sa vocation.
Suite à cette rencontre décisive, il décide d'entrer au séminaire de Mayence (Mainz) pour devenir prêtre, tout en terminant ses études de pédagogie et d'anglais. Son mémoire de maîtrise a eu pour thème l’intégration des Latino-Américains dans les structures des églises aux États-Unis. La rédaction de ce mémoire ainsi que le fait qu’il parle également l’espagnol, l’a conduit dans le diocèse de San José en Californie où il a passé quelques semaines à récolter des témoignages dans les paroisses de Notre-Dame de Guadalupe et de Sainte-Julie à San José.
Avant de suivre le cours pastoral qui prépare à l’ordination, il a participé, pendant plusieurs mois, à deux projets humanitaires en Afrique du Sud et en Namibie, un projet relatif à l’eau et un projet d'orphelinat pour les enfants touchés par le sida.
Le 2 juillet 2016, Père Johannes a été ordonné prêtre et il fut envoyé par son évêque dans une paroisse proche de Francfort.
Après avoir exercé en Allemagne pendant 2 ans, il fut envoyé pendant quatre années en Californie, où il fut prêtre anglophone et hispanophone dans la paroisse de St Mary à Gilroy puis une année à San José. Il y a également servi la communauté française catholique en célébrant la messe une fois par mois.
Suite à cela, il est rentré en Allemagne pendant un an.
Et voilà que Père Johannes est de retour parmi nous aux Etats-Unis, en Californie, pour servir notre communauté catholique francophone de la Bay Area !
INTERVIEW
Bienvenue Père Johannes ! Ou plutôt « Welcome back ! » en Californie ! Comment vivez-vous votre retour dans la Bay Area ?
Après avoir pu profiter pendant une année de ma famille en Allemagne, je suis ravi de revenir en Californie. Auparavant, je servais la communauté latino en Californie et cette fois-ci je suis très content de pouvoir revenir pour servir la communauté francophone. C’était quelque chose que je souhaitais profondément.
Vous êtes d’origine allemande et vous êtes polyglotte : vous parlez anglais, espagnol et français. Comment avez-vous appris le français ? Quelle place accordez-vous à la langue française dans votre vie ? Aimez-vous célébrer la messe en français ?
J’ai appris le français à l’école car je vivais, enfant, à 20 km de la frontière française. J’ai grandi dans une famille francophile, nous allions chaque week-end en France, en Alsace, et nous passions également toutes nos vacances en France, dans le Sud ou en Corse. Nous allions tous les dimanches à la messe en France, j’ai donc eu très jeune ce contact régulier avec la liturgie française, ce qui fait que le français est ma langue préférée pour la liturgie. La langue française ne me rappelle que de bons souvenirs : les vacances en famille, mes parents qui parlent français et qui adorent la France, les célébrations de la semaine Sainte…
Adolescent, j’ai passé du temps dans la communauté de Taizé, j’aimais beaucoup les textes et chants de Taizé. Vraiment, j’adore célébrer la messe en français.
Vous avez beaucoup voyagé. Qu’est-ce que ces voyages et expériences vous ont apporté ? Votre expérience la plus marquante ?
J’adore découvrir de nouvelles cultures.
L’expérience qui m’a le plus marqué c’est quand je me suis retrouvé tout seul, au Québec, après mon baccalauréat, j’ai réalisé que, même sans ma famille, à l’autre bout du monde, je pouvais me sentir chez moi dans la communauté catholique, au sein de cette grande famille. Il y a cet esprit de communion universelle qui fait que, où que nous nous trouvions, nous ne sommes pas seuls.
Il me semble que vous avez déjà servi la communauté francophone catholique aux Etats-Unis. De quelle manière ?
A Gilroy, en Californie, je servais la communauté hispanique, et une fois par mois je venais à Los Altos pour célébrer la messe en français. Je suis ravi d’avoir la possibilité de me consacrer désormais à la communauté francophone à Los Altos.
Comment percevez-vous les attentes de la communauté francophone catholique de la Bay Area ? Quelles seront vos priorités ?
Les personnes qui vivent à l’étranger, souvent loin de leurs familles, ressentent le besoin de partager leur foi en communauté. Les français qui vivent aux Etats-Unis parlent très bien l’anglais pour le travail mais prier et célébrer la messe, cela relève de l’intime.
Vivre sa foi dans sa langue, prier et célébrer la messe dans sa langue mais également partager, rencontrer d’autres français, c’est très important. Ouvrir un lieu pour la communauté francophone où l’on peut se rencontrer, discuter, me paraît essentiel.
Je reste l’esprit ouvert quant aux attentes de la communauté catholique française de la Bay.
Qu’est-ce qui vous met en joie dans la vie ?
J’adore me promener au bord de la mer avec mon chien, Benny. Pour moi, être proche de l’océan c’est le paradis !
J’aime également profiter de la journée du dimanche pour passer du temps avec des amis et célébrer la messe en communauté.
Le dimanche est ma journée préférée, c’est une journée exceptionnelle qui permet de profiter de sa famille, de se relaxer, de faire des choses différentes.
Je sais qu’aux Etats-unis, le dimanche est un jour travaillé comme les autres mais je trouve cela dommage. En Allemagne, comme en France, le dimanche n’est pas travaillé (ou presque pas) et j’espère que cela restera ainsi.
Un dernier mot, mon père ?
J’ai hâte d’être de retour dans la communauté catholique francophone de la Baie, je vois cette prochaine expérience comme un véritable cadeau. A bientôt !
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