"Le baptême est l’un des premiers sacrements de la foi en Dieu que nous recevons, que j’aime à décrire comme un signe extérieur d'un changement de cœur et de mentalité. Pour nous, il n’y avait pas de doute sur le fait que nous voulions que notre enfant fasse partie de cette communauté catholique, mais la grande question était : "Quand ?" Entre les expatriations, le refus que nous avons reçu pour le sacrement en France, nous nous étions faits à l’idée que nous
n’allions plus baptiser un bébé, mais un enfant, pleinement acteur de sa foi. L’idée n’était pas sans nous déplaire. Elle a également mûri dans l’esprit d’Argan jusqu’à ce qu’il verbalise pleinement son désir « d’être dans la maison de Dieu ».
Avec l’aide du père Robain, nous convenons d’un baptême le 28 décembre. Nos familles, bien évidemment partantes pour traverser l’Atlantique afin de partager ce moment avec nous, avaient cependant émis des doutes quant à leurs implications pour la cérémonie. Bien qu’il ait été important pour nos parents de nous élever l’un et l’autre dans une éducation catholique, ils ne sont pas des plus assidus à l’église si ce n’est pour les grands événements de vie : baptême,
communion, mariage et décès. De même, tout le monde y allait de sa petite anecdote d’expérience désagréable quant aux vécus des célébrations. Mes beaux-parents avaient déjà annoncé “on vient à la messe pour vous faire plaisir” sans autres convictions.
De mon côté, j’avais la foi et la volonté d’un village pour rendre ce baptême, un pilier essentiel de notre famille.
Et puis il y a eu la première étape spirituelle avant le baptême : la messe de minuit et son « Miracle de Noël » si je puis m’exprimer ainsi. Mes beaux-parents sont revenus comblés après cette magnifique célébration du 24 décembre. Mieux encore, tout le monde chantait à tue tête dans la voiture. Je dois dire que je ne me serais jamais attendue à cela. Ils nous ont dit que pour la première fois ils ont éprouvé du plaisir à la messe. Je cite les paroles de ma belle-mère à mes parents qui sont arrivés le 26 décembre:
« Vous auriez dû voir ça ! L’église était pleine. Elle était déjà pleine de chaleur au sens propre comme au figuré car en Bretagne il y fait froid dans les églises. Pleine de jeunes et de moins jeunes, il y avait des enfants partout. Elle était surtout pleine d’amour et ça se sentait. C’est beau, c’était agréable et c’était naturel ».
Le jour du baptême arriva à grand pas et tous étaient prêts à découvrir ou revenir avec plaisir à l’église, surtout Argan qui ce jour-là, était tout vêtu de blanc. C’était un moment intime car peu
de monde était présent, festif étant donné les décorations de l’église, magique, et de recueillement de la foi de chacun.
Plus qu’être juste un baptême célébrant l’entrée dans la vie de chrétien, cette expérience nous a permis de faire partie d’une nouvelle communauté de paroissiens, d’amis, de français. Ça
nous a permis d’ancrer en nous les valeurs de l’église, mais aussi de redonner le goût de la spiritualité à nos aînés qu’ils avaient malheureusement perdue depuis trop longtemps.
Maintenant quand nous revenons à Saint Nicholas, j’ai comme l’impression de revenir à la maison. Un peu comme un enfant parti à l’université qui retourne chez ses parents. Ce même sentiment de bien-être et de sécurité parfois oubliés.
Je profite de cet article pour remercier le père Robain avec qui nous nous sentons à l’aise et à l’écoute. Merci à la communauté pour votre accueil. Merci à Louise et Marc pour la préparation au baptême. Merci Sixtine pour ta superbe voix, ta patience et ta guidance. Antoine et Emma merci pour votre talent de musiciens. Charlotte, Clémence et Jean-Baptiste, Anne et Hervé merci pour votre chaleureuse présence et surtout merci à Maxime et son petit frère d’assurer la
relève de la communauté catholique de la Silicon Valley.
Sophie, maman d'Argan
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